La tendinite et la tendinose sont des affections similaires qui affectent les tendons. Cependant, leurs symptômes diffèrent légèrement et doivent être gérés en conséquence. La tendinite est une affection aiguë où l’inflammation est causée par une blessure directe ou un microtraumatisme cumulatif à un tendon. En revanche, la tendinose est une maladie chronique non inflammatoire qui conduit à la dégénérescence du collagène du tendon à la suite d’un traumatisme répété sur une longue période ou d’une blessure qui n’a jamais bien guéri. Dans de nombreux cas, la tendinite se transforme en tendinose une fois devenue chronique.
SYMPTÔMES
La présence d’une tendinite indique qu’il y a inflammation. Elle se caractérise par l’enflure, la rougeur et une sensation de chaleur. Or, dans les cas de tendinose, l’inflammation est minime, et bien qu’il puisse y avoir de la douleur, il n’y a généralement pas de rougeur ou de chaleur dans les tissus mous avoisinants. Dans les deux cas, le patient peut souffrir de douleur localisée; cependant, dans les cas graves, il peut ressentir de la douleur le long du muscle et dans les structures connexes. Il est également courant d’éprouver de l’inconfort en bougeant ou en chargeant l’articulation ou le membre affecté. La douleur est généralement plus intense après des périodes d’inactivité et moins intense une fois le tendon échauffé.
FACTEURS DE RISQUE ET CAUSES
La tendinite et la tendinose surviennent généralement à la suite d’un stress répétitif exercé sur le tendon de façon continue. Elles peuvent également se développer à la suite d’une blessure soudaine qui n’a pas bien guéri. Toute activité répétitive comme le sport, les travaux ménagers et une mauvaise posture prolongée, peut entraîner une tendinite ou une tendinose. D’autres facteurs de risque de tendinite incluent : une dysfonction de la mécanique musculosquelettique pouvant augmenter la tension articulaire, les maladies affectant le système musculosquelettique (ex. : polyarthrite rhumatoïde, goutte, arthrite psoriasique, troubles de la thyroïde), les réactions à certains médicaments[NW23], et les infections. Bien que tout le monde puisse être atteint de ces affections, elles sont fréquentes surtout chez les personnes de plus de 40 ans, âge vers lequel les tendons vieillissants commencent à moins bien tolérer le stress, sont moins élastiques, et plus faciles à déchirer.
PRÉVENTION
La première et la plus importante ligne de défense, c’est d’arrêter toute activité qui aggrave la blessure. D’autres mesures permettant de prévenir ce type d’affection : éviter les tâches et les mouvements répétitifs, bien se reposer après une période de charge accrue, limiter les activités quand on se sent fatigué ou qu’on ressent de l’inconfort, assurer le maintien d’une bonne posture et de mouvements appropriés, faire des exercices d’échauffement et bien étirer la région atteinte avant les périodes d’activité intense, et s’assurer d’employer le bon équipement et les outils appropriés au travail à exécuter. Si vous ressentez de la douleur, cessez vos activités et revenez-y plus tard. Dans les cas de douleur persistante, remettez vos activités au lendemain.
TRAITEMENT
Pour arrêter la progression de la maladie, il est essentiel de modifier ses activités. Une fois le problème maîtrisé, il peut s’avérer très efficace de faire forcer les tendons pertinents sans excéder leurs limites de tolérance. Généralement, on commence par faire des contractions excentrées, puis isométriques, et enfin, des contractions de type concentrique (amplitude complète de mouvement).
De plus, les techniques chiropratiques sont aptes à réduire la tension musculaire, à minimiser le stress exercé sur les insertions tendineuses, et à s’attaquer aux mécaniques corporelles inappropriées et aux troubles mécaniques pouvant limiter la capacité du corps à guérir. La photobiomodulation/thérapie au laser peut également s’avérer remarquablement efficace puisqu’elle augmente directement le renouvellement cellulaire au site des tendons lésés et stimule l’intégrité globale tissulaire, diminuant ainsi la douleur et la dysfonction. La thérapie des tissus mous assistée par instrument et l’acupuncture donnent aussi des résultats positifs.
Dans les cas de tendinite, il est d’une importance primordiale de maîtriser l’inflammation pour réduire la douleur et les incapacités liées à cette affection. Dans les cas de tendinose, on peut éventuellement déclencher une réponse inflammatoire dans le but de rétablir les capacités naturelles du corps humain à guérir. D’autres écarts en ce qui concerne la gestion dépendent d’une variété d’autres facteurs.
PROCHAINE ÉTAPE?
Il est important non seulement de gérer la maladie, mais aussi de s’attaquer à sa cause profonde. Sinon, il y a risque de récidive. Un programme continu de réadaptation marié à d’autres traitements permet de maintenir la force et la stabilité des muscles et des articulations avoisinantes, réduisant ainsi le risque d’exacerber à nouveau la blessure. Une fois celle-ci maîtrisée, il est essentiel de ne pas ajouter aux mouvements répétitifs si on cherche à minimiser le risque de récidive. La tendinite disparaît généralement en quelques semaines, alors que la tendinose peut prendre plus de temps. Il est important de noter que si on ne prend pas ces troubles en charge assez rapidement, ils peuvent conduire à une tendinopathie calcifiée, maladie où des dépôts de calcium s’accumulent au site de la région atteinte et provoquent une douleur soudaine et plus intense. Tendinose et tendinite peuvent aussi causer une accumulation de microtraumatismes dans le tendon, ce qui peut résulter en une invalidité grave.
PARTIES DU CORPS LES PLUS SENSIBLES À LA TENDINITE/TENDINOSE
La tendinite peut survenir n’importe où là où un tendon relie l’os à un muscle, comme l’épaule, le poignet, la main, la hanche et même la colonne vertébrale. Or, trois régions sont généralement plus affectées que les autres :
Les coudes (tennis elbow, golfer’s elbow) : Le « coude de tennis » ou épicondylite latérale[NW24], provoque de la douleur sur la bosse osseuse située sur l’extérieur du coude. Le « coude du golfeur » ou épicondylite médiale, provoque de la douleur sur la bosse osseuse à l’intérieur du coude.[NW25] Ces affections causent généralement de la douleur là où les tendons des muscles de l’avant-bras sont attachés à l’os extérieur ou intérieur du coude. La douleur peut également se propager dans l’avant-bras et le poignet, et elle se fait souvent ressentir quand on bouge le poignet et les doigts et quand on les fait travailler, ce qui peut entraîner une faiblesse. Il est également possible de souffrir à la fois d’épicondylite latérale et d’épicondylite médiale, ce qui cause de la douleur et à l’intérieur, et à l’extérieur du coude. Les personnes les plus susceptibles de développer ces problèmes sont celles dont le travail implique les mouvements répétitifs du poignet et du bras, comme les plombiers, les peintres, les charpentiers, les bouchers et les cuisiniers. La pratique de certains sports, en particulier les sports de raquette, peut augmenter le risque de faire une épicondylite, surtout chez les joueurs qui emploient de mauvaises techniques de jeu et qui ne prennent pas assez de repos.
Les genoux (« genou du sauteur »): Appelée tendinite rotulienne[NW26], cette affection se caractérise par une inflammation du tendon rotulien. Les symptômes courants qui y sont associés comprennent : douleur et sensibilité dans la région du tendon rotulien, enflure, douleur ressentie en sautant, en courant, en marchant ou en s’étirant la jambe, et sensibilité à la partie inférieure de la rotule. Ce trouble du genou est souvent lié aux sports et aux activités de nature répétitive impliquant une surutilisation de l’articulation du genou, comme lorsqu’on s’adonne fréquemment à la course à pied ou au saut sur des surfaces dures.
Les chevilles (tendinopathies d’Achille) : La tendinite d’Achille, ou tendinose, affecte le tendon qui rattache le mollet au talon. Elle entraîne généralement comme conséquence la douleur localisée, l’enflure, et la rigidité du tendon d’Achille. Les facteurs de risque de cette affection du pied comprennent les microtraumatismes répétés causés par la surutilisation (course, saut), le port de chaussures inappropriées, les techniques d’entraînement ou d’exercices inadéquates, et l’exercice sur une surface dure ou inclinée. Autre facteur de risque : sensation de tension ou de raideur au niveau du tendon d’Achille[NW27] et du mollet, en particulier chez les personnes âgées. Si on ne traite pas cette tendinopathie, elle pourrait conduire à la formation d’éperons osseux sur le talon.
AUTRES MALADIES TENDINEUSES
La tendinopathie. Terme général utilisé couramment pour décrire n’importe quel type de pathologie tendineuse. Certains chercheurs emploient souvent le mot « tendinopathie » de manière interchangeable avec le mot « tendinose ».
La ténosynovite. Inflammation de la gaine synoviale (remplie de liquide) qui entoure l’endroit où glissent les tendons.
La paraténonite. Inflammation de la gaine mince autour du tendon.
Les entorses. Comme n’importe quelle autre partie du corps, les tendons sont susceptibles aux lésions. Les symptômes sont souvent semblables à ceux de la tendinite; cependant, le mécanisme de blessure n’est habituellement pas le même.
Les déchirures. Comparées aux fractures et aux déchirures ligamentaires, les déchirures tendineuses ne se produisent pas très souvent. On les voit habituellement dans les cas où une force dépassant la tolérance tissulaire est exercée sur le tendon sur une longue période. Si la force est appliquée soudainement, l’os a tendance à casser avant que le tendon se déchire.